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Projet BHSP17

Projet BHSP17

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Un projet enthousiasmant a réuni cette année les élèves de Barr suivant les options latin et grec ancien en troisième et en seconde.

Les médiatrices culturelles de la Bibliothèque Humaniste de Sélestat leur ont en effet confié la tâche de traduire un manuscrit latin du Xè siècle, qui ne l'a encore jamais été. Ce codex a appartenu à Beatus Rhenanus, qui l'a légué à la ville de Sélestat en 1547 , mais il a une histoire mouvementée. Le texte auquel les élèves se sont attaqués daterait du IVè siècle de notre ère et a été écrit en grec. Il a ensuite voyagé à travers la Méditerranée, pour être traduit du grec au latin autour du Vè siècle. Ce texte latin a ensuite été copié, et recopié, par différents copistes, qui ont chacun pu commettre des erreurs, de traduction ou de copie. 

C'est donc une véritable enquête que les élèves ont dû mener ! Ils ont d'abord visité la Bibliothèque Humaniste, dont les médiatrices leur ont expliqué le fonctionnement. Elles leur ont ainsi présenté le précieux ouvrage sur lequel ils allaient travailler. Les élèves ont pu également s'essayer à la calligraphie, et écrire à la plume et à l'encre à la manière des copistes médiévaux. Cette première initiation à l'écriture en "caroline", la graphie utilisée dans le manuscrit, était nécessaire pour mieux déchiffrer ensuite les pages du codex. 

Leurs professeurs leur ont ensuite proposé, dans leurs classes respectives, un travail sur la première page du livre, "l'incipit" : ce fut l'occasion de découvrir le travail du traducteur, qui doit d'abord "établir le texte", c'est-à-dire le déchiffrer, comprendre les abréviations, éventuellement les comparer à d'autres passages pour être sûr de ne pas commettre d'erreurs. Les élèves ont pu ensuite traduire cette première page du latin : ils ont alors découvert que cet ouvrage est un traité d'alchimie, qui donne d'abord des conseils pour construire l'atelier du chimiste, puis énumère une longue série de recettes, destinées à produire des poudres de métaux, utilisées en peinture, dans la fabrication des encres des copistes, ou en verrerie pour les vitraux.

Les élèves ont enfin fini l'année par un temps de travail commun : en groupes, les troisièmes et les secondes ont chacun traduit une portion des pages suivantes. Il ont ainsi pu traduire la recette du "blanc de céruse", que le copiste nomme de son nom grec "psimithin", une poudre de couleur blanche ; du "cinabre", un sulfure de mercure, de couleur rouge ; un plus mystérieux "iaris" à base de bronze ; etc.

Ce projet a été très porteur. Il a montré aux élèves que leurs compétences en latin ou en grec ancien sont toujours utiles aujourd'hui, non seulement pour les aider au quotidien, mais aussi parce qu'il reste des textes à traduire, dans les archives ou les bibliothèques. Et ces textes sont de précieux témoignages du passé : dans le cas de ce manuscrit, les historiens ont besoin de sa traduction notamment pour restaurer à l'identique des livres, des objets ou des vitraux médiévaux. Ce fut aussi un temps d'échanges fructueux, entre collégiens et lycéens, et tout simplement des moments de travail très plaisants !

Mme. Hopfner - professeure de Lettres

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